Petite mésaventure en pistage - Photo de Rik

[Noiserik]

Rik participait ce samedi-là à un concours en pistage français.

Vint d'abord le libre* : un tracé très proche du chemin où les copains, et surtout copines, avaient laissé leurs bonnes odeurs ; mais après un moment de tentation, le lascar, qui avait décidé d'être sérieux, se reprit et obtint la mention excellent*.

Arriva l'épreuve en trait* : notre Picard, toujours dans de bonnes dispositions, minutieux, le nez collé au sol, passe la première fausse piste*, puis relève et remet, bien assis, le premier objet*. La deuxième fausse est passée aussi : ouf, sauvés ! Il ne l'a pas prise... Voici le deuxième objet : il le rapporte gaiement. Plus que deux angles*, deux petites lignes* et demie, un seul objet à ramasser, le terrain* est bon, le piquet d'arrivée* tout proche : la maîtresse croit déjà au doublé excellent...
Mais en un éclair déboule entre les pattes du chien un magnifique lièvre qui les foudroie du regard. Comment résister à cette provocation ? Rik a bondi ! Le cordeau* tendu à se rompre, le bras de la maîtresse semble s'arracher... Mais non, à plat ventre dans le champ, cramponnée des deux mains à la poignée, elle tient bon... se relève un tantinet boueuse, ramène à elle son chien qui, bon gré mal gré, reprend sa piste... Avant de lui remettre le troisième objet, il ne peut s'empêcher de scruter les alentours : «Et si… ? » La question visiblement continue à le tourmenter et, quand, détaché à la hauteur du piquet, il parvient au traceur*, les idées ailleurs, il a perdu toute envie de se fixer* à lui. Tous les points de l'arrivée sont perdus : adieu l'excellent, adieu le doublé !
Rik, pardonné, reçoit pourtant sa récompense habituelle, à goût de saucisson. Quel chien en effet peut résister à un beau lièvre ?


Petit lexique pour mieux comprendre le pistage français

Piste : un traceur marche dans un champ, dessinant ainsi une ligne brisée de 600 à 1100 pas, selon l'épreuve, avec angles aigus, droits et obtus. Le chien, nez collé au sol, devra retrouver ce tracé et s’en écarter le moins possible.

Fausse piste : un faux traceur coupe la piste en un, deux ou trois points, le chien ne doit surtout pas suivre son tracé.

Pistage en libre (niveau brevet, puis B et C) : le chien suit seul la piste, retrouve l’objet déposé au bout par le traceur, le ramène et le remet à son maître en position assise.

Pistage au trait de limier (TL et TLS : sélectif) : le chien précédant son maître et relié à lui par une fine longe de 10 mètres ou cordeau, tendue en permanence, relève les 4 objets déposés sur la piste (à l’époque de ce concours, il n’y en avait que 3) et les remet au maître en position assise. Libéré au piquet signalant la fin de piste, le chien doit retrouver le traceur parli 2 ou 3 personnes et l’identifier, fixé face à lui en aboyant.

Piste froide : piste au trait, tracée une heure à l’avance.

Objets : tasseaux en bois, tuyaux souples ou en plastique rigide, grosse corde, moquette enroulée sur elle-même, de longueur 12 cm environ, et de section 2 à 3 cm².

Excellent : 80 points sur 100 minimum.

Terrain : les concours se déroulent dans les champs de début septembre à fin mars en général, quand les cultures sont encore basses. Le chien peut pister dans le chaume ou le maïs coupé, le fin ou gros labour ensemencé ou non, le blé en herbe, le colza, la jachère… par tout temps, du soleil radieux aux trombes d’eau, sur sol desséché, détrempé, gelé, ou encore dans la neige. Le vent qui déplace les molécules odorantes accentue les difficultés.

[Invité]

Fichu lievre !
ce sera pour une prochaine fois !

[luvic]

mince c'est pas de chance sa !! comment veux tu que le chien reste concentré sur son taff. en tout cas bravo quant même pour l'ex, pour le travail et pour le super reportage

[ailand]

en tout cas malgré l incident de parcours et là on dit merci au lièvre

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