Poème : hommage aux chiens tués depuis la loi de 99

**doudoune** Lun 25 Fév 2008, 19:25

Poème trouvé sur un forum en hommage à nos compagnons si détestés de certaines personnes au coeur de pierre!

L'attente

Dans ma cage galvanisée garantie acier inoxydable
Les circuits de mon cerveau se rouillent implacables
J'attends que le temps m'emporte
Alors je tourne en rond
Sans jamais m'arrêter au milieu de doux parfums moribonds
Pour toile de fond.
Je suis né après 2001 je suis donc coupable
Mais pas incapable
On m'a retiré à ma famille aimante
Pour me mettre entre ces murs d'amiante
Au milieu d'autres dont les histoires divergent
Certains furent abandonnés dans la nature
D'autres battus
Moi j'étais voulu
Bien traité, heureux parmi eux
La pluie et le froid mêlés
A leur indifférence zélée
Me ronge
On m'a sorti de mon taudis
Peut être une nouvelle vie?
Qui est cet homme vêtu de blanc?
Je connais cette fragrance chimique
Qui instinctivement nous fait dresser nos poils
L'inconnu ne semble pas humain
Mais ses gestes ne sont pas anodins
Pourquoi m'a t'il muselé?
Je me rends, médusé
Je sens une aiguille qui pénètre
Mes chairs et mes tréfonds
J'ai compris qu'elle était meurtrière dans le fond
Je serai digne jusqu'au bout, silencieux
Mais la douleur est si forte, lui est soucieux
Il attend mais je suis toujours là
Mon coeur lutte contre son injection
Comme s'il voulait expulser hors de moi ce poison
Mais ce sont mes yeux
Qui semblent vouloir s'échapper de mes orbites
L'inconnu renchérit sa potence
Il me glisse une nouvelle seringue
Le venin paralyse désormais mes membres atrophiés
Je sens le sang qui se fige
Si j'avais été un humain, foule de larmes
Auraient inondé la table
Je ne vois plus le blanc des murs
En revanche, je délire et les images d'aventures
Vécues défilent
Je n'existe plus, je suis une ombre
On glisse mon corps inerte
Fraîchement assassiné dans un sac en plastique
Mon bourreau statique
Se lave les mains et ira boire son café imerturbable
C'est légal, ça leur est égal
Où est le mal?

Hommage aux victimes de l'injustice qui périssent dans l'anonymat. Ces victimes muettes qui ne peuvent prendre la parole afin de crier leur détresse. C'est la double peine, on les retire à leurs maîtres et en plus on leur inflige le couloir de la mort